La Bois-la-Gendre

Récit d’un week-end d’apprentis Maîtres brasseurs

La veille - Décollage

En ce début d’année 2022, c’est loin de ses bases historiques que la toute jeune association Aquilou – Les Copains quercinois se rend afin d’apprendre la réalisation de deux nouveaux produits. Avant de hisser les voiles vers une terre étrangère, les co-présidents s’empressent de régler quelques formalités administratives qui permettront à l’association de continuer à se structurer. Le rendez-vous terminé, le trésorier rejoint le duo pour se diriger, doucement mais sûrement, vers le pays de la pomme. Tu l’auras sûrement compris, le premier événement de l’association se déroule en Corrèze, terres du regretté Jacquot Chirac, où notre Artiste vit de paisibles moments.

Jour 1 - À l’a-bière-dage !

Après un gueuleton de retrouvailles et une nuit bercée par les ronflements du Trésorier, c’est aux aurores que nous nous attelons à la raison de notre présence en ces lieux : réaliser un atelier pour brasser notre propre bière. Les deux derniers membres, le Grandas et le secrétaire, nous ayant rejoint, l’enthousiasme et l’excitation sont bels et bien présents et c’est avec panache que nous attaquons les différentes étapes pour réaliser notre premier brassin :
NB : le fourquet est une spatule en bois avec quelques trous. Le nôtre a été réalisé par les mains bricoleuses de l’Artiste !
PAUSE. Alors qu’une partie du groupe surveille la température de notre concoction, un petit contingent s’éclipse pour préparer le déjeuner. Et pas n’importe lequel, une mique locale ! Sous l’œil avisé de l’Artiste, grand maître miqueur, la Murène et Chicken se lancent alors dans la réalisation de leur première mique. Cela pourra faire l’objet d’un autre article tant les bougres ont mis du coeur à l’ouvrage.

Pendant que ça s’affaire en cuisine, l’atelier bière poursuit son petit bonhomme de chemin. L’euphorie ne retombe pas et les étapes s’enchaînent.  Après avoir fait remonter la température (77°) pour extraire les sucs du malt, il nous faut sortir la chaussette de malt afin de procéder au rinçage avec de l’eau très chaude. Ensuite nous pressons au maximum la chaussette à grand coup de cris bestiaux.

Une fois ce moment d’agréable puérilité terminé, nous refaisons bouillir le moût avant d’ajouter le houblon (on dit houblonner !).

L’ajout du houblon est le tournant de la journée. Son odeur vient titiller les narines, entrainant inévitablement des commentaires du genre « putain ça sent la bière ! ». Grisés par le parfum, nous continuons nos efforts :

La suite se déroulera plus tard, car nous ne pourrons embouteiller qu’entre 2 à 4 semaines plus tard. Nous stockons donc la cuve de fermentation dans un endroit où la température n’est pas trop froide.

Après l’effort, le réconfort

Fiers de notre journée et animés du sentiment d’avoir une bonne compréhension de l’apprentissage, nous goûtons enfin la mique accompagnée d’un petit salé, de l’andouille (la viande, pas Éric !) et quelques légumes : un régal.
La fine équipe rayonnante du sentiment du travail bien fait et alléchée par les fumets de mique dans son bouillon

Jour 2 - À l’a-bière-dage, le retour !

À la fois électrisés par l’atelier de la veille et frustrés de n’avoir qu’une « petite » quantité de liquide, nous décidons au petit matin de mettre en route un nouveau brassin : 28 L de bière, c’est bien, mais foutrement insuffisant ! Concernant les tâches de la veille, belote et rebelote : nettoyer le matériel, moudre, porter à ébullition, empâter, rincer, presser, houblonner, refroidir, mettre les levures… pour arriver à l’étape finale : la mise en cuve de fermentation.
La méthode est désormais assimilée, les gestes sont connus, le résultat prometteur.

Émus, nous donnons un nom à ces deux productions : la Bois-la-Gendre, hommage au lieu-dit de ce magnifique lieu qui nous a accueilli pour brasser ces quelques dizaines de litres. Fatigués mais heureux, c’est avec le sentiment du devoir accompli que nous rentrons dans le Quercy. Maintenant que nous avons appris, nous avons hâte de pratiquer afin de peut-être, un jour, transmettre ce savoir-faire pour qu’il perdure à travers les générations.
Chicken et l’Artiste
retrouvez toutes les photos de notre atelier dans notre galerie !