Le dernier voyage du porc Favor

Court récit d’un week-end de copains comme cochons

Un mois après les traditionnels canards gras, Aquilou se jète au-devant d’une bête d’un tout autre acabit : Favor, un brave cochon ayant beaucoup à offrir. C’est à Montalzat, sous la tutelle du mentor JM que les copains quercinois ont manipulé de la viande sans arrêt pendant deux jours.

VENDREDI
Malgré des semaines de plus en plus chargées pour nos braves carcasses, c’est avec un bel entrain que nous réceptionnons le sujet principal de notre week-end : Favor, un sacré gaillard de 186 barres qui s’est au préalable fait proprement fendre en deux. Jean-Marc, notre mentor pour cet atelier cochonnaille, dispense déjà les premiers conseils en nous faisant retirer le filet mignon. Les babines sont immédiatement humidifiées à l’idée de transformer ce tas de viande, mais cette vague d’enthousiasme doit être endiguée à cause de la lumière qui commence à manquer. Allons donc boire quelques canons, Favor n’ira nulle part, dans l’état où il est !
SAMEDI

Le réveil, fixé à 7 h, peine à décoller les yeux de ce beau monde qui dort dans le froid du gîte abandonné. Une cafetière plus tard, les troupes sont remobilisées et le travail peut commencer.

Dans un premier temps, c’est une longue partie de découpe qui s’opère. On est pas de professionnels, et on fait quelques conneries aux entournures de ce beau gabarit qu’est Fabor. Qu’à cela ne tienne, il y aura plus de saucisse ! Connus pour notre finesse légendaire, des côtes se font sauter à la pince monseigneur.

Une fois cette étape achevée, toute la troupe se régale à broyer et assaisonner ce qui deviendra le pâté. Plus tard, deux équipes s’organisent : l’Équarrisseur et le Grandas se collent à la confection de saucisse (il faut passer 68 kg !) pendant que Chicken et le Couteau-suisse découpe les parties moins nobles de Favor à s’en foutre des tendinites. Lartiste, équipé de son fidèle opinel, assiste les deux équipes tout en jouant avec le chien.

Tout le monde se regroupe afin de réaliser le boudin : il y en aura en boyaux et en bocaux.

La nuit a déjà couvert les coteaux de son manteau noir, et on se retrouve complètement dans le noir après que la Tesla de Lartiste ait fait sauter les plombs du lieu. C’est à la loupiotte que nous pesons, mettons en bocaux le pâté et commençons la stérilisation.

Les organismes sont touchés, il est donc temps, après un dîner des plus agréables, de reprendre des forces pour entamer la dernière ligne droite.

DIMANCHE

Le réveil, réglé sur la même heure, arrache quelques grognements gutturaux des recoins sombres du gîte transformé pour le week-end en colonie de trentenaires. Toutefois, un beau soleil ne tarde pas à faire son apparition, recouvrant les collines environnantes d’une belle lueur orangée. Alors que les paons hurlent pour la première fois de la journée (hélas, pas la dernière), une nouvelle cafetière est vidée et le travail peut recommencer. Au programme : salaison et mise en bocaux des jambonneaux et des couennes, mise sous vide de la saucisse qui a suinté toute la nuit, ficelage des saucissons. Enfin, nous apprendrons à confectionner de la coppa et du lonzo grâce au brave et dévoué Antoine. Ambitieux, on vous entend dire ? Et bien vous avez raison ! Toutes les tâches seront menées à leur terme sous la direction bienveillante de, mais certains y laisseront des plumes. Le midi, deux soldats se mettront à l’horizontale avant de remettre une bûche dans la cheminée. Quelques heures plus tard, la coppa pendant fièrement au plafond, c’est avec des valises sous les yeux que la journée se termine sur la distribution de la marchandise, qui nous permet d’immédiatement de prendre la mesure du volume de produits (et de travail) qui a été passé sur les 48 heures.

Mais en réalité, il reste une dernière étape : la préparation du friton, qui jusque là était en train de cuire. Ce dernier, qui ressemble à une dalle en ciment dont votre terrasse serait jalouse, est à l’image de notre week-end : dense, solide, et délicieux.

Le Rédac’ chef

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