Le Marché des artisans du feu et de la terre
Retour sur un week-end tout feu tout fruit
Nous avions même commencé à couper les fraises. Car oui, l’objectif de ce week-end, en plus de faire connaître notre association, était de concocter des confitures sur place à l’aide d’un trépied et de notre gros chaudron afin de vendre quelques bocaux et ainsi amortir les frais de l’évènement. Les fraises ont rapidement été déposées dans le chaudron en compagnie de leur dose de sucre pour une cuisson lente. Pendant ce temps, les abricots furent dénoyautées et découpées alors que nos sacs étaient tamponnés et classés. Une organisation du feu de Dieu pour des bleusailles !
Plongés dans notre petite allégresse, nous avons vu le marché se vider progressivement avec la venue du soir. Mauvaise nouvelle, et de taille : il fallait alors PLIER TOUT LE STAND. Bien que nous étions motivés à dormir sur place comme nos nouveaux copains d’Athanor et du Garafon afin de s’éviter cette laborieuse tâche, nous n’avons malheureusement pas eu le choix. En effet, nous avions rendez-vous avec un sanglier embroché qui rôtissait paisiblement depuis 9 heures du matin dans les alcôves de pierres aux pieds du moulin… Comme il n’était pas question de laisser notre matériel à la merci des malandrins pendant que nous allions nous repaitre comme des bêtes, il a fallu tout ranger dans le camion. Et qui dit beaucoup de matos, dit BEAUCOUP DE RANGEMENT.
C’est donc avec les grommellements continues de notre Équarisseur que tout notre bazar fut rangé dans un ordre aléatoire. Et il n’avait pas fini de bougonner, le bougre, car même si l’apéritif qui a suivi fut d’abord bien sympathique, le temps a semblé s’étirer à mesure que nos ventres gargouillaient sous la torture d’un fumet de sanglier rôti toujours plus présent. Et comme le pastis n’a jamais rempli un estomac, c’est avec des yeux suppliants et la bave au lèvre que, postés sous le rempart, nous regardions un sac de persil être versé dans la gamelle géante d’haricots qui allaient accompagner le mammifère forestier. Torturé par la même faim de loup, nous avons profité de ce moment pour sympathiser avec Fabrice, l’animateur du salon, et c’est bras dessus, bras dessous que nous avons pris ensemble la direction de la salle des fêtes où le repas devait être servi.
Comme un miracle, le sanglier et les haricots ont assailli la pente dans notre sillage et peu de temps après, nous pouvions enfin nous repaitre avec des soupirs d’aise. S’ensuivirent des discussions animées, des prêts de couteaux et des verres en plastiques plein de rouge trinquant dans la lumière blanche de la pièce. Quelques instants plus tard, nous décidions de rentrer prendre des forces en petits standistes inexpérimentés que nous étions.
Les yeux encore un peu collés et la digestion des kilos de sanglier pas complètement terminée, c’est tout de même avec une motivation renouvelée que nous avons débarqué sous les platanes. Cette fois, moins de fantaisie sur le stand et pas de cuisson à prévoir. Si nos bocaux de confiture de fraises et d’abricots étaient presque tous partis, il nous restait un stock considérable de notre dernière production : duo de pêches. Alors que le temps était humide et que le ciel restait menaçant, nous avons eu une petite crainte quant à l’affluence potentielle de la journée. Mais, inexplicablement, de nombreuses personnes nous ont fait le plaisir de passer découvrir notre activité et, grâce à la gouaille de notre trésorier, nous nous sommes rapidement retrouvés en rupture de fraises et d’abricots ! Ce regain d’intérêt de la part des visiteurs arriva au meilleur moment pour nous rebooster alors que nous percions le deuxième fût de bière.
La journée s’est alors déroulée de la manière la plus agréable qu’il soit malgré les petits épisodes de pluie. Nous voudrions d’ailleurs témoigner une nouvelle fois notre admiration à ce couple de seniors qui, imperturbable, est resté discuter avec nous pendant un long moment alors que l’eau coulait à gros bouillons des bords de leurs chapeaux !
Entre les ondées, nous nous sommes accordés davantage de temps que la veille pour arpenter le marché, rencontrer les artisans et admirer leur travail. Cela a donné lieu à de vraies belles rencontres et à des démonstrations impressionnantes. Pendant ce temps, notre stock de confitures de pêches diminuait tranquillement tout comme notre niveau de café et bière laissés en tarif libre. À deux reprises, Fabrice est venu nous faire une publicité du tonnerre au micro, ce qui n’a pas manqué de décider les derniers curieux. En fin de journée, nous avons eu la chance d’assister à la dernière prestation du week-end : la trempe d’une lame de katana qui, d’abord forgée droite, a pris sa courbe au moment d’être plongée dans l’eau. Impressionnant ! Après cet exploit devant nos yeux ébahis, il fut alors temps de ranger de nouveau notre stand tout en apprenant que nous avions fait choux blanc à la tombola… ce qui entraîna inévitablement un nouveau bougonnement de notre Équarisseur. Avant de définitivement plier les gaules, nous primes le soin de boire un dernier coup avec nos nouveaux copains d’Athanor, de remercier Aurore, Thierry et Jésus sans qui nous n’aurions jamais pris ce pied phénoménal.
Le Rédac’ chef