Patoche La Broche
Nico raconte notre venu en terres aveyronnaises
Si par quelque hasard malheureux l’un d’entre vous ignorait de quoi nous parlons ici, sachez que cet imposant et délicieux gâteau trône sur toute tablée de banquet aveyronnais (les raisons de faire bombance étant aussi nombreuses que de peu d’importance : mariage, anniversaire, « cousinade », méchouis…), et ce, en toute saison.
Rendez-vous était donc pris à la Sainte-Bernadette, pour un week-end pâtissier.
C’est en formation réduite (le Rouergue, bien que voisin du Quercy, n’est pas d’accès facile) qu’ont débarqué la veille du jour dit, deux des copains d’Aquilou : Braddock, donc, et Mat « le Couteau suisse » (et en effet, il est doté de divers accessoires volants et autres).
Temps de s'y coller !
La tâche étant de taille, et comme le dit fort justement l’adage « lo travalh se fà lo mati », nous nous trouvons sur le pont dès potron minet afin de s’acquitter de toutes les tâches d’ordre logistique, en premier lieu desquelles se pourvoir des mets nécessaires à quelques apports caloriques pour cette journée de labeur. Après un petit détour chez mon revendeur de produits locaux, et non sans quelques hésitations au rayon boucherie, nous optons finalement pour la simplicité : ce sera viande d’Aubrac, aligot, charcuterie et quelques fromages locaux. De retour à pieds d’œuvre, nous réunissons divers matériaux à notre disposition afin de fabriquer une rôtissoire digne de recevoir la broche : parpaings, grilles, tôles et chenets sont assemblés pour un résultat dont nous ne cesserons de nous réjouir. Le foyer étant opérationnel, nous nous empressons de lancer une belle flambée avant de passer à la préparation de la pâte.
- 1 kg de farine
- 1 kg de sucre
- 1 kg de beurre
- 24 oeufs
Le moule entouré de papier sulfurisé (abondamment ficelé afin d’éviter les mésaventures) est ensuite généreusement enduit de beurre, et nous voici partis pour le marathon de la cuisson, non sans avoir glissé un petit plat style « léche-frite » sous le gâteau pour récupérer la pâte qui ne manquera pas de couler à chaque louche délicatement déposée.
3 bonnes heures plus tard, nos efforts sont récompensés et nous démoulons un gâteau à la broche de près de deux kilos, certes doté d’un petit embonpoint, en raison de difficultés techniques trop longues et peu intéressantes à expliquer. Mais si l’aspect visuel de notre « Patoche » ne correspondait pas tout à fait aux canons de la géométrie pâtissière (parler de pyramide en ce qui le concerne serait un mensonge, soyons honnête, nous étions plus proche du ballon de rugby), le goût, lui, était bien là. Et comme l’a si bien résumé Rosalie (7 ans) : « on s’en fiche qu’il soit pas très joli, l’important c’est qu’il soit bon ». On ne saurait dire mieux !